Péchés, conséquences et confession

Tous les médecins vous le diront : lorsqu’un diagnostique est posé, on est déjà à moitié guéri. En terme de guérison spirituelle, il est une incompréhension fréquente qui vise à traiter uniquement le péché en vue de la guérison. Nous avons rédigé un article séparé qui montre qu’on ne peut pas guérir de cette façon et nous vous invitons donc à le lire en préambule. Il y a par contre un certain nombre de choses qui sont parfois mal définies concernant le péché lui-même. Cet article brosse un tableau que nous espérons exhaustif.

Dieu et le péché à travers l’histoire

Dans la Bible, on distingue plusieurs “économies” ou “dispensations”, c’est à dire des périodes de l’histoire où Dieu avait édicté “des règles du jeu” particulières : comment Lui et l’homme allaient-ils fonctionner et avoir une relation. Ces règles ont été révélées progressivement, au fur et à mesure que l’homme s’avérait incapable de les respecter. Souvenez-vous d’Adam, de la génération de Noé, des patriarches : tous ont échoués lamentablement.

La forme la plus aboutie de la révélation est la Loi que Dieu a donnée par Moïse ; Il y a indiqué les centaines de directives à suivre pour pouvoir être à la hauteur de Sa Sainteté et continuer à avoir une relation avec Lui. Inutile de dire que l’homme ne s’est pas non plus montré à la hauteur, malgré l’instauration des sacrifices expiatoires. Dieu n’a pas été surpris par cela et savait depuis toujours que l’homme n’était pas capable d’atteindre Son niveau de Sainteté. Dieu a donc pourvu lui-même la solution en envoyant Jésus-Christ, son propre fils, pour payer une fois pour toutes pour l’incompétence de l’homme.

Le péché dans la dispensation de la grâce

Nous nous trouvons actuellement dans la dispensation de la grâce (aussi connue en tant que “dispensation – ou temps – de l’Eglise”), l’une des dernières pages de l’histoire de l’homme sur terre et probablement la plus remarquable. Nous ne sommes plus dans l’attente de la venue d’un Sauveur, mais il est venu il y a près de 2’000 ans et nous en récoltons les bienfaits. L’un des débats auquel l’Eglise a du faire face dès le début est de savoir ce qu’il advenait de la loi. C’était une question essentielle pour les Israélites qui se convertissaient et les apôtres ont du adresser ce problème en profondeur, notamment dans les épîtres aux Romains et aux Galates. La question hante encore nos églises aujourd’hui : doit-on continuer à respecter la loi ? Une partie seulement ? Est-elle annulée par la venue de Christ ? Rien de tout cela en fait. Galates 3:24 nous présente la loi comme ayant été un pédagogue, c’est à dire en charge de nous enseigner que par nos propres forces nous sommes incapables d’atteindre le niveau de sainteté de Dieu pour avoir une communion avec Lui.

Jésus-Christ a annoncé lui-même en Mathieu 5:17 qu’il ne venait pas pour abolir la loi mais pour l’accomplir. La loi, en tant que guide pour nous montrer à quel point Dieu est Saint est donc encore parfaitement valide. De plus, la loi est remplie de principes de réussites pour notre vie. L’un des exemples le plus marquant est l’aspect de l’hygiène corporelle et de la nourriture : Dieu a indiqué toute une série de mets qu’il n’est pas bon pour l’homme de manger et la science a prouvé que ces aliments ne font pas du bien à notre organisme.

Dans le texte grec du Nouveau Testament, le mot pour “péché” est amartia. A l’époque on utilisait ce même mot pour décrire un archer qui manquait la cible avec sa flèche. Lorsque nous manquons le but parfait que Dieu nous a montré dans la Loi, nous péchons. Dans un sens, c’est assez effrayant car cela signifie que nous péchons fréquemment et dans de nombreux domaines. En venant sur terre et en mourant à la Croix, Jésus-Christ a payé pour le péché de l’humanité entière et il a ainsi permis de rétablir une liaison avec lui. Lorsque nous péchons, Dieu voit le sang de Christ et il est satisfait.

Quelles sont les conséquences du péché aujourd’hui ?

Il y a deux conséquences majeures au péché dans le temps de la grâce :

  1. A cause de sa Sainteté, Dieu ne peut pas avoir de communion avec un être qui vit dans le péché. Lorsque nous péchons, nous nous privons volontairement de cette communion.
  2. En tant que Créateur, Dieu a établi un certain nombres de règles et de lois qui gouvernent la terre (le jour, la nuit, la gravité, la fécondité, etc.). Dès lors, nos péchés n’échappent pas aux conséquences de ces règles ; si une relation extra-maritale conduit à une grossesse, celle-ci n’est qu’une conséquence naturelle, ce n’est nullement un jugement de Dieu.

Confession

La notion de confession est elle aussi souvent mal comprise ou mal appliquée et ne provoque dès lors pas les effets escomptés.

L’un des passages clés concernant la confession est 1 Jean 1:5 à 2:1 :

“La nouvelle que nous avons apprise de lui, et que nous vous annonçons, c’est que Dieu est lumière, et qu’il n’y a point en lui de ténèbres. Si nous disons que nous sommes en communion avec lui, et que nous marchions dans les ténèbres, nous mentons, et nous ne pratiquons pas la vérité. Mais si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes mutuellement en communion, et le sang de Jésus son Fils nous purifie de tout péché. Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n’est point en nous. Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité. Mes petits enfants, je vous écris ces choses, afin que vous ne péchiez point. Et si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste.”

Lorsque Jésus-Christ était en train de laver les pieds des disciples avant qu’Il ne soit livré, Pierre – qui n’avait visiblement pas compris le geste symbolique de Christ – lui demanda de laver tout son corps. Jésus répondit alors “Celui qui est baigné n’a besoin que de se laver les pieds pour être entièrement pur; et vous êtes purs, mais non pas tous” (Jean 13:10). A l’époque, lorsque des convives étaient conviés à une fête, ils prenaient un bain mais le voyage jusqu’au lieu de la fête salissait leurs pieds. C’est pourquoi un serviteur – généralement celui du rang le plus bas – était chargé de les nettoyer à leur arrivée. Il s’agit d’une image du salut ; à la Croix, Jésus-Christ a payé une fois pour toute pour nos péchés et lorsque nous acceptons Son Salut, nous avons la garantie que nous sommes sauvés et que nous passerons l’Eternité avec Lui. Néanmoins, comme les convives, notre marche sur terre continue et chaque jour est une occasion de se souiller d’une façon ou d’une autre. Comme le dit le passage de 1 Jean 1, la Sainteté de Dieu ne peut pas tolérer que nous ayons de la communion avec Lui lorsque nous marchons dans les ténèbres du péché. La confession est donc le moyen de retourner marcher dans la lumière et retrouver cette communion.

En 1 Jean 1:9, le mot grec pour confesser est homologeo duquel nous tirons “homologuer” en français. Son sens est d’ailleurs bien conservé dans notre langue puisqu’il signifie à la base “dire la même chose que quelqu’un d’autre, être d’accord avec”. Lorsque nous commettons un péché, Dieu ne nous demande pas de nous flageller, de gémir ou de dire à quel point nous sommes de mauvais Chrétiens, mais simplement d’être d’accord avec Lui sur le fait que nous n’avons pas atteint le but Saint et Eternel qu’Il avait placé pour nous. Nous confirmons ainsi que nous avions absolument besoin du Salut de Jésus-Christ. Il est alors “fidèle et juste” pour nous pardonner cette offense et nous laver non seulement de la souillure de ce péché, mais encore de tous ceux que nous avons inconsciemment commis.

Parfois, les péchés que nous avons commis dans le passé pèsent sur nous et provoquent de la culpabilité ou de la honte et nous empêchent d’aller de l’avant dans notre vie Chrétienne. Avons-nous confessé précisément ce péché à Dieu en Lui confirmant que nous étions maintenant sur “la même longueur d’onde” que Lui à son sujet ? Qu’a dit Christ à la femme prise en flagrant délit d’adultère que ses pairs voulaient lapider ? “Je ne te condamne pas non plus ; va, et ne pèche plus” (Jean 8:11). Si Jésus-Christ Lui-même ne nous condamne pas pour nos péchés, à plus forte raison devrions-nous écarter notre propre accusation.

Remplacer les années que la sauterelle a dévoré

“Je vous remplacerai les années qu’ont dévorées la sauterelle, le jélek, le hasil et le gazam, Ma grande armée que j’avais envoyée contre vous” Joel 2:25

Comme nous l’avons dit auparavant, les péchés ne sont pas exempts de conséquences, mais il s’agit là d’une occasion exceptionnelle pour Dieu de démontrer sa Grâce. A cause de sa miséricorde, Dieu ne nous réduit pas en cendres à chaque fois que nous péchons, mais sa Grâce va encore plus loin : elle nous comble de faveurs totalement imméritées. La Bible est remplie d’histoires où des hommes et des femmes ont péché devant l’Eternel et ont du faire face aux conséquences. Mais Dieu a changé ces conséquences en quelque chose de glorieux qui démontre son caractère aimant même dans les pires situations. Pensez simplement à Moïse, David ou Paul : voici trois meurtriers (!) qui a eux trois ont écrits plus de la moitié de la Bible.

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