Méthodes hormonales

Les méthodes hormonales sont les formes les plus utilisées de contraception aujourd’hui. Elles sont aussi les plus controversées parmi les Chrétiens. Certaines méthodes empêchent l’ovulation, alors que d’autres empêchent la nidation de l’oeuf fertilisé dans l’utérus. Le débat à propos de ces méthodes est basé sur une incertitude à propos des méthodes qui détruisent un oeuf fertilisé et celles qui ne le font pas. Si vous croyez que la vie débute quand l’oeuf fertilisé est nidé dans l’utérus, cette distinction n’a pas d’importance pour vous. Mais si vous pensez que c’est un péché de faire quoi que ce soit qui détruise un oeuf fertilisé avant même sa nidation car il contient la vie, la distinction est au contraire très importante pour vous.

Notre opinion concernant les méthodes hormonales a quelque peu changé au fil des ans, en partie grâce aux discussions que nous avons eues avec des professionnels Chrétiens de la branche médicale. Ce que nous affirmons ici est basé sur les meilleures preuves scientifiques que nous pouvons trouver, mais il n’y a pas de réponse absolue pour certaines méthodes. En définitive, chaque couple doit rechercher dans la prière ce qui est le mieux pour lui.

Une autre considération concerne les effets secondaires ; bien que les méthodes hormonales actuelles soient bien plus sûres que les pilules à fortes doses utilisées il y a quelques décades, les effets ne sont pas négligeables. Toutes les formes de contraceptions hormonales contiennent un progestatif, et ceux-ci sont reconnus comme inhibant la libido. Les effets sont plus fréquents avec les méthodes à long termes par injection ou implants, mais peuvent aussi apparaître avec des pilules à prise journalière. Des recherches récentes ont suggéré que de tels effets secondaires pouvaient perdurer pendant une année après l’arrêt de la méthode. Un autre aspect est que ces méthodes semblent modifier la réponse sexuelle des femmes aux phéromones qu’elles reçoivent ; si une femme est d’habitude attirée par son mari, elle peut l’être moins en prenant des contraceptifs hormonaux.

Il y a eu par le passé des questions à propos de certains médicaments, notamment les antibiotiques, qui pourraient diminuer l’effet des pilules hormonales. Des études récentes et bien menées n’ont trouvé aucune preuve concernant cette affirmation1, à l’exception du Rifampine (ndt : antibiotique utilisé pour le traitement de la tuberculose), qui augmente certainement les chances d’ovulation. Il peut tout de même être sage d’utiliser une méthode de contraception d’appoint pendant que vous êtes sous antibiotique, en particulier si vous pensez que la vie débute quand le sperme et l’ovule se rejoignent. Divers médicaments permettant de traiter divers types de crises aigües (Phenobarbitol, Phenytoin et Carbamazepine) indiquent clairement qu’ils réduisent l’efficacité des pilules contraceptives avec des risques de contraception 25 fois plus élevés que la normale. Certains antifongiques peuvent aussi être un problème, notamment Grisefulvin, et Fluconazole, Ketoconazole et Itraconazole ayant des résultats moins certains. La “Barbe de Saint Jean” (ndt : herbe aussi connue sous le terme Herbe percée, Herbe aux mille trous, Millepertuis, et enfin Hypericum perforatum de son nom scientifique) pourrait aussi réduire les degrés d’hormones et avoir comme résultat un risque plus élevé de grossesse. Finalement, le poids total du corps peut être un facteur d’efficacité des pilules et les femmes plus fortes devraient consulter leur médecin à ce propos.

PILULES

Pilules à progestine uniquement

Les pilules à progestine uniquement permettent presque assurément l’ovulation tout au moins parfois. Cela signifie la possible fertilisation suivie par la destruction de l’oeuf fertilisé car la progestine empêche la nidation. Si vous voyez la vie comme débutant à la fertilisation, ce type de pilule n’est pas pour vous. Il est à noter que les pilules à progestine uniquement sont communément utilisées comme méthode pour les femmes qui allaitent et elles sont très efficaces pour supprimer l’ovulation quand elles sont combinées avec la lactation.

Contraceptifs oraux combinés

Il y a maintenant des preuves suffisantes pour affirmer que les contraceptifs oraux combinés, qui contiennent à la fois de la progestine et un estrogène synthétique, sont si efficaces à prévenir l’ovulation que la fertilisation ne peut pas se produire. Il est vrai que la progestine peut empêcher la nidation d’un oeuf fertilisé, mais si la fertilisation ne se produit jamais, elle ne sert à rien. Il y a plusieurs mises en garde à respecter. Premièrement, les pilules doivent être prises très régulièrement, pas seulement quotidiennement, mais à la même heure chaque jour. Deuxièmement, la semaine sans pilule (ou avec des pilules non-hormonales de substitut) ne doit pas être prolongée.

Si une femme peut prendre une pilule très régulièrement, ce genre de pilule peut être une forme de contraception sûre, même pour un couple qui pense que la vie débute lorsque le sperme et l’ovule se rencontrent.

AUTRES METHODES HORMONALES

Plusieurs nouvelles approches de la contraception hormonale sont maintenant disponibles. Certaines sont à base de progestine seulement, mais grâce à un système qui assure un degré de libération d’hormones constant et efficace, l’ovulation devrait être totalement supprimée.

  • Implants. Ces méthodes font appel à un ou des bâtonnets qui contiennent la progestine à diffusion lente et qui sont insérés sous la peau. Le flux régulier de progestine empêche l’ovulation. La durée de vie est généralement comprise entre 3 et 5 ans. Avec ces méthodes, certaines femmes vivent des règles plus longues ou des pertes entre les menstruations. Le retrait des implants résulte en un retour rapide à la fertilité. Certains implants semblent moins fructueux à éviter l’ovulation et la perte d’oeufs fertilisés demeure probable. Les implants sont disponibles dans la plupart des pays occidentaux, mais plus difficiles à trouver dans certains pays en voie de développement.
  • Injection. Certains produits peuvent être injectés à intervalle régulier (généralement environ 3 mois). Ils visent à prévenir l’ovulation et semblent être efficace sur ce plan. Si vous êtes préoccupés par l’ovulation, vous pouvez demander à votre médecin une injection un peu plus fréquente. La fertilité ne peut être rétablie que lorsque la dose a complètement quitté le système, ce qui peut se produire très rapidement après avoir loupé une injection ou jusqu’à une année après la prise de la dose. Cette méthode soulève de nombreuses plaintes de la part de femmes qui l’ont utilisée, incluant des problèmes de prise de poids et une perte significative de la libido. Plusieurs études ont documenté une perte de la densité minérale osseuse parmi les utilisatrices de longue date. La FDA indique que certains produits à injecter ne devrait être utilisés que si les autres moyens contraceptifs s’avèrent inefficaces.
  • Contraceptifs injectables combinés. Il s’agit d’injections mensuelles. Elles contiennent à la fois de l’estrogène et de la progestine et il semble qu’elles soient très efficaces pour prévenir l’ovulation, mais nous n’avons pas encore trouvé de données conclusives à ce sujet. Il a été suggéré que ces produits pourraient être plus sûrs que les combinés oraux et il y a quelques faits qui tendraient à prouver cela.
  • Anneaux. Il s’agit d’anneaux d’environ 5 cm de diamètre placé dans le vagin pour une période variant de quelques jours (la durée du cycle hormonal) à plusieurs mois. L’anneau est maintenu en place par les muscles vaginaux et il n’est pas perçu dès qu’il est en place. L’anneau libère continuellement de petites quantités d’estrogène et/ou de progestine synthétique dans le corps de la femme, ce qui empêche l’ovulation. Les hormones étant libérées de manière continue, cette méthode est très efficace pour éviter l’ovulation. Le flot limité et continu d’hormones perturbe moins la femme que les degrés d’hormones très variables qui proviennent de pilules journalières. Cette méthode peut aussi avoir moins d’effet sur la libido car la progestine évite un premier passage métabolique par le foie et a donc moins d’effet sur le SHBG (ndt : Sex Hormones Binding Globuline – globuline se liant aux hormones sexuelles). Certains maris disent qu’ils sentent l’anneau durant le coït, alors que d’autre pas. Il est à noter que les anneaux à progestine uniquement ont montré qu’ils sont moins efficaces que les anneaux qui contiennent aussi de l’estrogène synthétique. De plus, du fait qu’ils amincissent grandement la paroi de l’utérus, il est probable qu’ils peuvent détruire un oeuf fécondé.
  • Patch. Il s’agit en fait simplement d’une nouvelle manière d’injecter les mêmes hormones dans le flux sanguin. La femme porte un patch d’environ 3 cm carrés pendant une semaine, trois semaines de suite, suivies d’une semaine sans patch. Le patch peut avoir moins d’effet sur la libido car la progestine évite un premier passage métabolique par le foie et a dès lors moins d’effets sur le SHBG. Basé sur les données d’autres méthodes, le patch devrait supprimer efficacement l’ovulation et éviter ainsi toute fertilisation, mais nous n’avons aucune étude fiable à ce sujet pour l’instant. Certaines utilisatrices rapportent des crampes et des douleurs aux seins plus sévères durant les menstruations qu’avec des pilules, mais seulement pour les premiers cycles. Le patch n’est par ailleurs pas destiné aux femmes de plus de 100 kg.
  • Pilule du lendemain. Plusieurs fabriquant proposent une pilule à utiliser après que le coït ait eu lieu (généralement jusqu’à 3 ou 5 jours après). L’efficacité dépend largement du timing du coït, de l’ovulation et de la prise de la drogue. Si la relation sexuelle a lieu très près du moment de l’ovulation, il y a peu de chance pour que la pilule puisse empêcher l’ovulation, ce qui est son but premier. Dès lors, elle agit en détruisant l’oeuf fertilisé, qu’il soit déjà nidé ou non. Cette méthode est donc largement condamnée par les Chrétiens.
Des méthodes hormonales pour les hommes sont également à l’étude, mais toutes s’avèrent peu efficaces et aucune n’est commercialisée à ce jour.

DISPOSITIFS INTRA-UTERINS (DIU)2

DIU standards

Les DIU ont longtemps été appelés abortifs, car ils permettent la fertilisation mais empêchent la nidation ou détruisent l’oeuf après la nidation. Plusieurs études ont prouvé que les DIU, et en particulier ceux contenant du cuivre, ont un puissant effet spermicide. Des études plus approfondies ont montré que des femmes avec DIU qui n’étaient pas enceintes avaient tout de même dans leur sang une hormone qui n’est présente qu’après qu’un oeuf fertilisé ne soit nidifié. Cela était moins fréquent avec les DIU contenant du cuivre. Ces cas montrent clairement que le DIU a détruit les oeufs fertilisés après leur nidation.

DIU hormonaux

Certains DIU libèrent lentement une hormone dans la paroi de l’utérus tant qu’ils sont en place (entre 1 et 5 ans). Ces produits n’ont jamais montré les “hormones de nidation” chez les utilisatrices, mais cela ne signifie pas que la fertilisation n’a pas eu lieu. Ce type de DIU peut parfois supprimer l’ovulation, mais il ne le fait pas de manière fiable. Il n’y a pas de raison de penser que son effet destructeur de sperme est plus puissant que les DIU traditionnels ou au cuivre. Certains composants, comme la levonorgestrel, peuvent amincir la paroi de l’utérus, le rendant inhospitalier à un oeuf fertilisé. Bien que non prouvé, les faits supportent clairement la théorie selon laquelle ces DIU hormonaux détruisent les oeufs fertilisés.


D’après un article publié sur The Marriage Bed. Reproduction et traduction avec l’autorisation des auteurs.

1 J Am Acad Dermatol. 1997 May;36(5 Pt 1):705-10

2 Note des auteurs du Lit Conjugal : ces dispositifs sont à la frontière entre les moyens de contraceptions hormonaux et mécaniques. Nous avons choisi de les placer ici car leur fonctionnement a des conséquences similaires à certaines méthodes hormonales.

 

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