Méthodes “barrières”

Les méthodes de contraceptions dites “barrières” que nous présentons ici consistent à empêcher le sperme masculin et l’ovule féminin de se rencontrer.

Préservatifs masculins

Les préservatifs masculins sont la méthode barrière la plus connue, et probablement la moins plaisante pour la plupart des hommes et beaucoup de femmes. Si vous vous décidez pour cette méthode, il est important d’essayer plusieurs tailles car cela a un effet sur le confort et l’efficacité. Si un préservatif est trop petit, trop large ou trop étroit, essayez-en un autre. Les préservatifs doivent être mis avant tout contact entre le pénis et les organes génitaux de la femme. Après l’éjaculation, le pénis doit être retiré avant la perte de l’érection, et la base du préservatif doit être maintenue en place pendant le retrait.

Un effet secondaire possible des préservatifs a été découvert récemment : les femmes qui utilisent des préservatifs ont un taux de dépression plus élevé que celles qui n’en utilisent pas1. La théorie est que le sperme contient des produits chimiques qui agissent comme un antidépresseur quand ils sont absorbés par le vagin.

Les préservatifs en polyuréthane deviennent largement disponibles. Ils sont plus fins et transmettent mieux la chaleur, les rendant plus “naturels”. Le problème est qu’ils sont moins élastiques, ce qui augmente les risques de déchirement si le préservatif est trop tendu ou un glissement s’il ne l’est pas assez. Une bonne taille est donc d’autant plus importante.

De nouveaux matériaux sont testés pour l’utilisation comme préservatif et certains sont déjà disponibles à certains endroits. Ces matériaux deviendront certainement populaires car ils sont plus résistants, plus fins et transmettent mieux la chaleur.

Préservatifs féminins

Ils sont similaires à la version masculine, à l’exception qu’ils sont insérés dans le vagin. Comme le préservatif ne bouge pas avec le pénis, la sensation est plus naturelle et plaisante pour l’homme, mais certaines femmes les trouvent inconfortables. Les préservatifs féminins ont un taux d’échec double que ceux pour hommes et sont bien plus chers. Un des arguments de vente est qu’ils protègeraient mieux des maladies sexuellement transmissibles, mais ce fait n’est pas prouvé.

Diaphragmes et capes cervicales

Ils sont placés sur le col de l’utérus accompagné d’un spermicide. Le spermicide tue les spermatozoïdes et le diaphragme ou la cape empêche le sperme d’entrer dans le col. Certaines personnes trouvent que de mettre en place un diaphragme ou une cape est une interruption majeure alors que d’autres n’en font pas cas. Ces méthodes sont très confortables pour les deux partenaires car ils ne sentent pas la présence de l’objet dès qu’il est en place. Ces méthodes n’ont néanmoins pas beaucoup de succès, en partie parce qu’elles ne protègent pas des maladies sexuellement transmissibles.

Les diaphragmes et les capes cervicales standards sont réutilisables ; il s’agit d’éléments qui ne s’obtiennent que sur ordonnance et doivent être ajustés par un docteur. En cas de gain ou de perte de poids, ou de naissance par voie vaginale, ils doivent être ajustés à nouveau. Les capes sont plus difficiles à ajuster chez les femmes qui ont donné naissance par voie basse et le taux d’échec contraceptif dans ce cas est plus élevé.

Certains produits sont disponibles en taille unique et n’ont donc pas besoin d’être ajustés. Ils peuvent aussi être utilisés pendant les règles grâce à une valve “à sens unique”, ce que les diaphragmes traditionnels ne permettent pas.

Spermicides

Ils peuvent être utilisés en tant que tel pour la contraception. Il y a de nombreux spermicides disponibles sous forme de suppositoires, crèmes, mousse, voir des films plastiques. L’avantage est qu’il n’y a pas de séparation physique des organes sexuels comme c’est le cas avec les préservatifs. Par contre ils ne sont efficaces que pendant une certaine période (généralement une heure) et certains doivent être dans le corps 15 minutes avant le coït. Certains hommes et quelques femmes sont irrités par le nonxynol-9, l’ingrédient actif présent dans tous la majorité des spermicides. Pour les femmes, la fréquence d’utilisation augmente les chances d’irritation2. Utilisé un jour sur deux, une irritation est rare. Elle peut aller d’un léger inconfort si la femme ne se lave pas après avoir fait l’amour, jusqu’à une forte brûlure quelques secondes après le contact. La plupart des réactions sont en fait dues à l’un des ingrédients non actifs, donc le changement de marque peut aider dans certains cas. Il est à noter que tous les spermicides indiquent le même taux d’efficacité, mais des recherches indépendantes ont montré que les produits à haute dose (100 mg ou plus de nonoxynol-9) sont plus efficaces, avec un quart de moins d’echecs3.

Eponges

Ce sont des morceaux de mousse contenant un spermicide qui sont insérées dans le vagin, près du col de l’utérus. Elles fonctionnent à la fois comme une barrière contre le sperme et en tuant les spermatozoïdes. Beaucoup de femmes n’en veulent pas, mais il existe une petite clientèle fidèle. Un avantage de l’éponge est qu’elle peut être utilisée plusieurs fois avant d’être remplacée. Certains hommes peuvent sentir l’éponge ou son onglet de retrait durant le coït. Le taux d’échec est assez élevé : 9% pour les femmes n’ayant pas eu d’enfant et 20% pour celles qui en ont eu.


D’après un article original paru sur The Marriage Bed. Reproduction et traduction avec l’autorisation des auteurs.

1 Recherches de l’Université de New York, publiées dans “Archives of Sexual Behavior” du 20 mai 2002

2 Roddy, R., et al. (1993). “A Dosing Study of Nonoxynol-9 and Genital Irritation. International Journal of STD & AIDS, 4(3), 165-70

3 Raymond EG, et al. Contraceptive effectiveness and safety of five nonoxynol-9 spermicides: a randomized trial. Obstet Gynecol March 2004;103:430-9

 

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