Ocytocine

Le toucher est vital pour les êtres humains et beaucoup parmi nous n’en ont pas assez. Les bébés privés de contacts ne se développent pas normalement car certaines connexions cérébrales disparaissent. Les orphelins recevant pas ou peu de toucher peuvent en mourir, et ceux qui survivent peuvent présenter des retards physiques ou mentaux permanents. Les enfants qui n’ont pas assez de contacts grandissent en devenant agressifs et antisociaux. Les adultes qui n’ont pas assez de contacts souffrent également, devenant sénile plus rapidement et décédant plus tôt. Nous sommes tous affectés par le toucher, et ce n’est pas “tout dans la tête” ; c’est au contraire le résultat de réponses hormonales complexes qui changent notre corps et notre cerveau.

Le toucher incite notre corps à produire une hormone appelée ocytocine. Non seulement, le toucher stimule cette production, mais l’ocytocine incite notre désir à toucher et à être touché ; c’est une boucle qui peut avoir des résultats merveilleux. L’ocytocine fait que nous nous sentons bien par rapport à la personne qui la stimule et cela provoque un lien entre ces deux personnes. L’allaitement produit de l’ocytocine à la fois chez la mère et l’enfant et cela participe grandement au lien initial entre eux. Le simple fait de penser à quelqu’un que nous aimons peut stimuler cette hormone ; en demandant à des femmes mariées de penser à leur mari, leur taux d’ocytocine dans le sang a augmenté rapidement.

Et cela va encore plus loin. L’ocytocine joue également un rôle significatif dans la sexualité de l’homme et de la femme. Un niveau d’ocytocine plus élevé amène une plus grande réceptivité sexuelle, et parce que l’ocytocine augmente la production de testostérone (qui est responsable de la libido masculine et féminine), notre libido est également augmentée. De plus, cette hormone ne fait pas que créer un désir sexuel chez la femme, mais couplée à l’oestrogène, elle crée un désir d’être pénétrée (d’avoir un coït). L’ocytocine augmente la sensibilité du pénis et des tétons, améliore l’érection et rend l’orgasme et l’éjaculation plus forts ; elle peut même augmenter le nombre de spermatozoïdes. Et alors que l’ocytocine nous pousse vers l’acte sexuel, celui-ci augmente la production d’ocytocine : la stimulation des mamelons, des organes génitaux et le coït augmentent tous le niveau d’ocytocine chez l’homme et la femme. L’orgasme provoque même des pics très élevés, trois à cinq fois la normale, créant le besoin de contact qui est vécu après avoir fait l’amour. Le fait que les relations sexuelles augmentent le niveau d’ocytocine peut être utile pour les femmes qui se plaignent de ne jamais être “en mode de faire l’amour” ; le fait de faire l’amour, même si le désir n’est pas totalement présent, va en fait augmenter leur libido. Cela explique aussi en partie pourquoi de nombreuses femmes trouvent que plus elles font l’amour plus elles en ont envie, et moins elles le font, moins elles en ont envie.

Evidemment, aucune hormone n’agit indépendamment. Toutes amplifient ou réduisent certains effets, augmentant ou diminuant la production d’autres hormones. Parmi d’autres choses, l’ocytocine augment la production d’estrogène et de testostérone. L’ocytocine a une relation spéciale avec l’oestrogène ; la première est en fait virtuellement sans puissance sans la seconde et les effets de l’ocytocine deviennent plus puissants au fur et à mesure que le niveau d’oestrogène augmente. Cela explique pourquoi les femmes sont bien plus affectées par le toucher que les hommes. Les femmes ont des taux d’estrogène plus élevés que les hommes. Cela explique aussi pourquoi les femmes répondent différemment dans le mois à un toucher identique. Quand son oestrogène est élevé (ovulation), même une simple caresse peut avoir un effet puissant, mais quand il est bas (menstruation), il en faudra beaucoup plus pour obtenir une réponse.

Un autre effet intéressant de l’ocytocine est qu’elle diminue les processus mentaux et agit sur la mémoire. C’est pourquoi les accolades et le toucher nous aident à nous remettre d’aplomb après une dispute ; l’ocytocine nous aide à arrêter d’y penser et même à oublier la souffrance que nous avons ressentie. Bien que les accolades ne soient pas une réponse naturelle pendant un conflit, elles peuvent rapidement faire baisser la pression.

Alors que la plupart d’entre nous souffrons de vivre dans une société “anti-toucher”, les femmes semblent plus affectées que les hommes, probablement parce qu’elles ont plus d’oestrogène. Une femme qui ne reçoit pas assez de contacts physiques devient renfermée, voir déprimée. Dans cette condition, une femme peut devenir fortement, voir violemment opposée à tout contact sexuel. Si la situation perdure, elle peut devenir si renfermée qu’elle n’est même plus ouverte aux touchers minimums dont elle a besoin.

Donc, comment toucher plus ? Avant tout, nous devons être conscients du besoin, nous recycler et chercher chaque opportunité d’avoir des contacts. Même une petite caresse courte a de l’effet, et plus il y en a, mieux c’est. Apprenez à marcher main dans la main. Quand vous allez à l’église, ou regardez la télévision, ou êtes assis en train de parler avec des amis, asseyez-vous suffisamment près pour vous toucher. Quand vous lisez tous les deux, trouvez un moyen d’être en contact ; même si vous êtes assis chacun à un bout du canapé le contact de vos pieds est suffisant. Lorsque vous mangez, caressez les épaules ou les jambes de l’autre. Faites tout pour que vos deux corps entrent en contact et faites-le souvent. Et n’oubliez pas que vos enfants ont aussi besoin de contact.


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