Le point G

En 1982, le Dr. John D. Perry, Alice Kahn Ladas et Beverly Whipple publièrent “Le Point G”, un livre qui créa passablement de controverse. Perry et son équipe annoncèrent qu’il y avait une zone dans le vagin qui répondait à la stimulation et que certaines femmes étaient capables d’avoir un orgasme par cette seule stimulation. Ils nommèrent cet endroit le point Grafenberg, ou point G, d’après Ernest Grafenberg, qui nota la sensibilité érotique de cet endroit dans les années 50. Les “experts sexuels” bien connus et publiés à l’époque balayèrent ces découvertes et depuis lors il existe un débat persistant à propos du point G. Avant de discuter de ce qu’est le point G, et ce qu’il fait, nous devons régler toute question à propos de son existence.

Contrairement à ce que certains détracteurs avancent, le point G n’est pas une “nouvelle découverte” :

  • En 1880 Dr. Skene nota l’existence de structures glandulaires dans cette zone.
  • En 1672, de Graaf dessina un croquis qui montrait des tubes dans cette zone.
  • Des mentions médicales de cette zone remontent jusqu’à la Rome antique.
  • Des mentions de la capacité à produire du plaisir en stimulant cette zone peuvent être trouvées dans des textes non-occidentaux qui remontent avant le temps de Christ.

Pourquoi donc cette dispute à propos du point G ? C’est la faute au Dr. Sigmund Freud qui enseigna que les femmes avaient deux sortes d’orgasmes : l’orgasme “clitoridien” immature et l’orgasme “vaginal” mature. Bien que la biologie aille à l’encontre de cette “théorie”, beaucoup de personnes y crurent et continuèrent à l’enseigner. Ceux qui se mirent en avant pour enseigner la vérité à propos de la sexualité humaine dans les années 50 et 60 passèrent beaucoup de temps à discréditer la théorie des deux orgasmes. Donc, quand Perry et son équipe annoncèrent qu’il y avait une zone dans le vagin qui pouvait produire un orgasme, les “experts” y virent naturellement une réincarnation de la théorie de l’orgasme vaginal de Freud. Certains firent des études incomplètes ou erronées qui démentaient l’existence du point G, alors que d’autres ne prirent même pas la peine de regarder aux preuves avant de rejeter l’idée. Ceux qui suivent l’expertise de ces “spécialistes” questionnent encore l’existence de quelque chose qui a été prouvé médicalement à maintes reprises.

Donc s’il existe, qu’est-il, où est-il et que fait-il ? Le point G est une masse de nerfs et de tissus glandulaires, connues sous le nom de glandes para-urétrales. Le point G se trouve entre l’urètre et le vagin, dont il ne fait en réalité pas partie. Normalement, il est imperceptible, mais quand la femme devient excitée, la zone gonfle, et on peut donc le sentir à travers la paroi vaginale. Le point G se trouve entre 3 et 7 cm à l’intérieur du vagin, contre la paroi supérieure. Quand il est stimulé, il a plus ou moins la taille d’une pièce de 1 Euro, d’habitude un peu plus long que large. La position du point G fait qu’il est pratiquement impossible pour la plupart des femmes de l’atteindre avec un doigt, mais leur mari devrait être capable de le sentir en insérant un ou deux doigts dans le vagin quand elle est stimulée. La paume de la main devrait être vers le haut quand la femme est sur le dos et en bas si elle est sur le ventre, ce qui rend d’ailleurs la découverte plus facile au début. L’homme devrait être capable de sentir le point G comme une petite bosse sur la paroi vaginale.

Quand le point G a été localisé, l’homme peut le stimuler en bougeant son doigt en de petits cercles, ou par un mouvement de “viens ici”. La stimulation initiale du point G provoque souvent pour la femme une sensation d’envie soudaine et forte d’uriner ; cette sensation passe rapidement, et peut être remplacée par une sensation très plaisante.

Bien que toutes les femmes semblent pouvoir sentir la stimulation du point G, toutes n’y réagissent pas de la même manière. Certaines peuvent avoir un orgasme par la stimulation du point G seulement, d’autres pas. Certaines femmes ont des orgasmes intenses lors d’une stimulation combinée du point G et du clitoris, d’autres par un coït dans une position qui stimule le point G (une entrée par l’arrière est favorable à cela). Enfin, certaines femmes ne trouvent pas la stimulation du point G agréable du tout.

Celles qui expérimentent l’orgasme par la stimulation du point G seulement disent que c’est différent de l’orgasme clitoridien, et il semble qu’il y ait une bonne raison à cela. Des recherches ont montré que les nerfs qui desservent le point G sont très différents de ceux qui desservent le clitoris et la vulve. Cela conforte l’hypothèse de Perry et de ses confrères selon laquelle le point G est un parcours totalement séparé pour l’orgasme. Cela suggère aussi qu’avoir un orgasme par le point G peut être une expérience pour laquelle il faut s’exercer, et cela peut expliquer pourquoi certaines femmes ne trouvent pas la stimulation du point G agréable.

Nous pensons que le point G devrait être vu comme un moyen supplémentaire que Dieu a donné pour le plaisir sexuel. Chaque femme y répond différemment, et chaque couple devrait prendre le temps de découvrir comment ce point caché pourrait faire partie de sa vie intime. En théorie, toute femme devrait être capable d’apprendre à apprécier la stimulation du point G, mais une femme qui est heureuse avec sa vie sexuelle peut ne voir aucune raison à travailler à quelque chose qui n’est initialement pas plaisant.

Pour terminer, certains scientifiques pensent que le point G est composé du même tissu qui devient la prostate chez l’homme, ce qui offre une transition à notre article sur l’éjaculation féminine.


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